Hong-Kong et une ombre chinoise

Publié le par Odile et Philippe

L'ancienne colonie britannique se partage entre la peninsule de Kowloon prolongee par les Nouveaux Territoires, l'ile d'Hong-Kong et un archipel de 260 ilots. Quel paradoxe que la ville du tape-a-l'oeil, des drogues de la Rolex, se confonde avec le refuge de contestataires du regime politique chinois. Imaginons Jose Bove et Albert Jacquart elire comme lieu de residence Monaco. Nous sommes sortis de Chine et un tampon frappe sur notre visa l'atteste. Hong-Kong demeure un espace ou s'exerce la liberte d'expression et comme la liberte s'use si on ne l'utilise pas : la Chine c'est aussi le pays ou l'on execute plus de trois mille condamnes par an (dix par jour), c'est l'oppression au Tibet, c'est l'exploitation de sans-papiers chinois dans le batiment, parce qu'on fait travailler des gens qui ne peuvent pas se declarer dans une region qui n'est pas la leur ; et la liste est loin d'etre exhaustive. Nous avons souvent rale si, pour une adresse, le Guide du Routard souffrait d'un defaut de mise a jour. Force est de lui reconnaitre qu'il est le seul guide a mettre un peu les pieds dans le plats. Nous ne cracherons donc pas dans la soupe et lui pardonnons de se titrer Chine quand sa couverture geographique ne represente qu'un petite proportion du vaste pays.

Comme il faut bien se detendre un peu, quoi de mieux qu'une nuit blanche ? Pour voir la demi-finale nous avons gagne l'ile par le dernier metro. Entre 1H00 et 2H00, nous avons patiente en allant boire un Coca citron chaud, specialite locale. Puis nous avons suivi un groupe deguise en bleu-blanc-rouge. Nous etions cinq dans le taxi, direction Wan Chai au cafe Nos Amis, pour une retransmission sur grand ecran. En route, nous nous interessons a la situation de nos comparses : "Moi, j'essaie d'installer Citroen a Hong-Kong". Puis, en retirant sa perruque de Polnareff : "Je sais, comme ca, je ne suis pas credible." Hier, nous sommes partis en excursion vers Victoria Peak. Pour cela, le plus long escalator exterieur du monde assure la montee des 250 metres de denivele jusqu'a la mi-parcours. Apres il faut prendre le funiculaire, un taxi ou aller a pieds. Un jeune homme traverse la rue et nous interpelle avec des allures de Claude Rich dans un vieux film. "Non, non, n'y allez pas a pieds, tout le monde regrette !" Nous le reconnaissons. Ce garcon etait donc pret a encourager l'Equipe de France jusqu'au bout de la nuit avec quelques chants paillards, mais rechignait a grimper pendant une heure. Pourtant ca en vaut la peine, parce que tout au long du trajet le point de vue sur la baie est magnifique. Et, arrives au sommet, on assiste a une concentration de touristes identique a celle du parvis du Sacre-Coeur, sauf qu'ici, les rues de Montmartre seraient desertes.

Publié dans Chine

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