La Paz et le lac Titicaca

La capitale bolivienne s'eleve a 3600 metres. Ses rues pentues se transforment en ruisseaux apres une ondee de saison. C'est un spectacle etonnant que de voir la population s'affairer en bravant une pluie torrentielle. Quand le soleil revient on croise des jeunes en cagoules qui ne laissent filtrer que leurs regards noirs, est-ce un gang ? Non c'est juste les cireurs de chaussures. Et puis au bout de la rue, une nuee de toits rouges a flanc de montagne frappe encore notre attention. Le marche s'etire sur toute la longueur d'une rue avec, sur une portion, les etals des sorcieres ou l'on trouve toutes sortes de concoctions. Et bien sûr les embouteillages, les klaxons, les sifflets des policiers, du bruit et de la pollution de 4X4 andins, tout concourre a laisser l'impression d'un pays en perpetuelle agitation. Des journalistes manifestent pour la liberte de la presse devant le Palais presidentiel pendant la conference que donne Evo Morales au lendemain des affrontements dramatiques a Cochabamba.

Apres trois heures de car nous avons atteint la serenite du lac Titicaca a 3800 metres. Sur la rive, la plage de Copacabana est bien pourvue en pedalos et kayaks, mais nous parait d'une salete un peu repoussante. Tout a pris une autre dimension sur l'ile du Soleil (Isla del Sol) avec ses cultures de pommes de terres en terrasse, ses ruines incas que deux bambins nous font visiter non sans talent, sa lumiere fascinante au crepuscule. Le matin, nous nous sommes leves pour la traverser a pied avant de recuperer un bateau a son autre extremite. Perdue au milieu du chemin, une cabane abritait un homme et une femme representant la communaute nord de l'ile et il a fallu s'acquitter d'un droit de passage, il faut s'attendre a tout sur les terres les plus paisibles.